Le Quatrième pouvoir :
entre culture et pouvoir.
Qui possède le quatrième pouvoir ?
Quelle est l’influence du journalisme ?
En France et également en Allemagne, la liberté de la presse et les fonctions d'un quatrième pouvoir, sont réglées dans les constitutions. Mais celles-ci fixent aussi des limites. En Allemagne, le Grundgesetz (en Français : « la Constitution allemande ») de 1949 représente les règles du jeu d'une démocratie d'après-guerre encore dominée par les buts politiques des Alliés, surtout le Royaume-Uni et les Etats-Unis. La liberté de la presse et ses limites sont formulées concrètement dans l'article 5 du Grundgesetzet et sont classées comme des droits fondamentaux : « […] Chacun a le droit d'exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, par l'écrit et par l'image, et de s'informer sans entraves aux sources qui sont accessibles à tous. La liberté de la presse et la liberté d'informer par la radio, la télévision et le cinéma sont garanties. Il n'y a pas de censure [...] » . Ainsi, jusque là, tout va bien. Cet article semble être une sorte de garantie pour la liberté totale de la presse mais il existe des limites qui sont formulées dans l'article qui suit : « [...]Ces droits trouvent leurs limites dans les prescriptions des lois générales, dans les dispositions légales sur la protection de la jeunesse et dans le droit au respect de l'honneur personnel[...] ». Cet article interdit toute forme de diffamation et est donc une limite qui semble compréhensible car elle correspond aux valeurs fondamentales de la société allemande, qui, de leur côté, appartiennent aux lois fondamentales. En d’autres termes, cette limite complique les droits et les limites de la presse dans la réalité constitutionnelle, parce qu'on doit définir par exemple quel acte de la presse viole déjà le « [...] respect de l'honneur personnel [...] ».
En France, la liberté de la presse est mise par écrit dans deux documents constitutionnels : Dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et dans la Constitution du 4 octobre 1958. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen fixe le suivant : « [...]La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi[...] » Encore une fois, la liberté de presse devient très évasive dans son application à cause des « [...]cas déterminés[...] » qui ne sont pas définis dans cette constitution. Dans la Constitution du 4 octobre 1958, la liberté de presse est réglée comme suit : « […] Les droit civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ; les sujétions imposées par la défense nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens [...] » Aussi dans la constitution française la plus récente, la liberté de la presse est limitée par les droits personnels de l'individu.
Il faut ajouter à cela que la loi de 1881, modifiée depuis, affirme la liberté de la presse. Elle l’encadre cependant en interdisant la diffamation. C’est en s’exposant aux conséquences de l’application de cette loi que Zola relance l’affaire Dreyfus en 1898.
Officieusement : Dans la politique pragmatique
Par la liberté de la presse qui est fixée dans les constitutions de l'Allemagne et de la France on pourrait considérer que l'application du quatrième pouvoir dans les deux pays voisins ne poserait pas des problèmes. Regardant le « Classement mondial de la liberté de la presse de 2014 », réalisé par Reporters Sans Frontières, l'O.N.G. la plus connue pour sa lutte pour la liberté de la presse, les résultats diffèrent de ce qu'on pourrait attendre : L'Allemagne sort quand même au 14è rang, mais derrière tous les pays scandinaves, cependant la France se retrouve, distancée de son pays voisin, au 39è rang, juste derrière El Salvador, la Lettonie et L'Organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OECS). Ces deux résultats sont un peu étonnants compte tenu de l’importance de la liberté de la presse dans les constitutions des deux pays. Apparemment, il existe quelques problèmes dans les deux pays quant à l'application de la liberté de la presse dans la politique pragmatique.
En Allemagne, la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) et la Süddeutsche Zeitung voient à peu près les mêmes problèmes quant à la liberté de la presse mise en pratique : bien que l'Allemagne ait amélioré son classement dans le palmarès de Reporters Sans Frontières, les problèmes sont ceux de la surveillance des journalistes par les services de sécurité , de la menace des groupes radicaux et de la moindre diversité de la presse à cause de la concentration dans des grands groupes de presse. Die Welt ajoute le phénomène du « native advertising » qui désigne le mélange de texte et publicité que l’on distingue de moins en moins. La liberté de la presse est ainsi mise en danger par la confusion entre information et influence économique.
Arte, le médium binational franco-allemand, souligne les problèmes de l'application du quatrième pouvoir en France. Selon Arte, il y aurait en France, comme en Allemagne, une influence du pouvoir économique sur la presse ainsi qu'une pression juridique qui peut être exercée sur les médias. En plus, la chaîne télé franco-allemand parle de problèmes avec la protection de sources, le contrôle militaire de reportages des médias sur la guerre au Mali et une loi sarkozyste causant des problèmes avec l'application du quatrième pouvoir en France : la loi prévoyait l'élection des chefs des différents médias publics par le président de la République. Cela représentait un danger évident pour la fonction des médias comme contre-pouvoir. Elle a été abolie en juin 2013.
Si l’on en croit l’enquête de Reporters Sans Frontières il y aurait donc moins de problèmes liés au respect du quatrième pouvoir en Allemagne qu’en France. Les difficultés sont un peu différentes : en Allemagne les journalistes doivent faire avec la surveillance par les services de sécurité et la diversité des médias est en train de s'amenuiser. En France, c’est l'influence exercée sur les médias par les pouvoirs politiques et économiques qui posent problème.
Si l’on en croit certains auteurs, l’expression quatrième pouvoir date de la fin du 18ème siècle au Royaume-Uni. Elle se diffuse ensuite après la révolution française en Europe et aux Etats-Unis. En 1974, l’affaire du Watergate, révèle la puissance de ce quatrième pouvoir.
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Il existe différentes définitions du quatrième pouvoir. En résumé, on peut considérer que le quatrième pouvoir désigne l'ensemble des medias susceptibles de constituer un contre-pouvoir face au pouvoir de l'état. Ce quatrième pouvoir permet la communication, l'information et permet à l'individu de se faire une opinion.
Qu'est ce que le quatrième pouvoir ?
Définition
L'application en France et en Allemagne :
