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Le cas français 

 

En France, il existe "une charte d'éthique professionnel du journalisme". Celle-ci a été publié pour la première fois en 1918, mais a été revue plusieurs fois, notamment dernièrement en 2011. Cette charte évoque l'ensemble des droits et des devoirs du journaliste français. Voici quelques règles que le journaliste doit respecter selon la chartre : le journaliste doit considérer la calomnie (critique injustifiée et mensongère), les accusations sans preuves, la déformation des faits et le mensonge comme « les plus graves fautes professionnelles ». Il s'interdit d'être payé par un service public ou par une entreprise privée qui pourrait profiter de sa qualité de journaliste, de ses influences, et de ses relations ni « confondre son rôle avec celui d'un policier ». Il ne doit d'ailleurs jamais signer de son nom des publicités ni s'abriter derrière la liberté de la presse « dans une intention intéressée ». Enfin, ses articles doivent être originaux et citer les confrères s'ils s'en inspirent.

Voici le lien de la charte d'éthique professionnel du journaliste en France selon le SNJ (syndicat national des journalistes)

http://www.snj.fr/IMG/pdf/Charte2011-SNJ.pdf

 

 

Le cas allemand

                                   

En Allemagne, la déontologie de la presse est fixée dans le soi-disant Pressekodex. Ce n'est pas exactement une loi mais la plupart des médias s’engage à la respecter.

Les préceptes du Pressekodex comprennent par exemple la protection de la dignité humaine, qui est aussi un but central dans la Constitution allemande ; l'engagement envers une recherche soigneuse et juste ; la séparation entre publicité et textes rédactionnels ; la protection de la personnalité et l'exclusion de la discrimination, pour nommer les règles les plus importantes. 

 

Mais on constate que dans la réalité, l’application de ces règles de déontologie peut s’avérer problématique . Prenons par exemple le livre de L'Ex-première dame et journaliste Valérie Trierweiler, « Merci pour ce moment », qui était publié en septembre 2014 et qui révèle des détails très intimes sur François Hollande et sa relation avec la journaliste. Est-ce qu'on peut vraiment dire que ce livre violait la déontologie de la presse allemande ? Trierweiler assure qu'elle n'écrivait que la vérité et est-ce que censurer cette vérité ne transgresserait pas la loi de la liberté de presse ? Par contre, on peut par exemple considérer que la révélation du terme des « sans-dents » avait une sorte d'effet sur la popularité quand même affaiblie d'Hollande qui ne se trouve pas très loin de la diffamation. 

 

Quand même, la réaction des médias allemands n'était pas très critique envers les limites qui pourraient être outrepassées par le livre de Trierweiler. Pour la ZEIT, le livre était une provocation, mais malgré tout on observe que globalement les médias ont eu une réaction compréhensive vis à vis de Trierweiler. Le Spiegel parlait d'un « règlement de comptes » et d'un « livre révélateur », mais sans mentionner une violation potentielle des règles de déontologie allemande. Le Tagesspiegel choisissait des mots plus critiques en écrivant que Trierweiler « ridiculisait » Hollande, une formulation qui peut être interprétée comme une atteinte au principe de protection de la personnalité et de la dignité. Mais le mot « limites » n'est pas prononcé dans ce discours. 

 

Est-ce que cette clémence des médias allemands vis à vis du livre de Trierweiler signifie que les médias en Allemagne n'ont pas de limites ? On peut en avoir l’impression quand on pense aux cas de Wulff et de VonGuttenberg qui ont été les victimes d'une véritable chasse à courre orchestrée par la plupart des médias allemands. Par contre, des documents comme par exemple le Pressekodex indiquent qu'il y a des limites pour les médias allemands, mais des limites qui ne sont pas forcément imposées par les médias eux-mêmes, mais par la politique, par le peuple et par d'autres groupes. Si on y pense d'une manière plutôt générale, ce comportement des médias semble aussi compréhensible et normal : qui, volontairement, est suffisamment conséquent pour s'imposer des limites à soi-même sans être contrôlé par les autres ? On peut dire que ce phénomène appartient plutôt aux cas exceptionnels.

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