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      En vue de contrer les autorités qui soumettent la France de 1940 à 1944, de nombreux moyens sont déployés et vont alors permettre d'informer les populations par le biais notamment d'une presse clandestine qui voit le jour rapidement. En effet dès l'été 1940 il est possible de voir circuler des supports de cette presse, tant en zone occupée qu'en zone libre. Elle permet essentiellement de faire passer des informations au travers de tracts et de feuillets , mais également de continuer la lutte contre l'occupant allemand et les autorités françaises. En amont, il est primordial de détenir un assez grand nombre d'informations pertinentes afin de pouvoir entamer la rédaction de ces tracts et journaux. Pour cela les résistants écoutent très régulièrement la radio de Londres (BBC) et de Suisse, mais peuvent aussi collecter leurs informations auprès des mouvements de résistance à travers de nombreux témoignages. C'est à partir de là que des centres d'informations sont créés et vont alors permettre aux journaux clandestins de disposer de leurs propres agences de presse. À noter que cette presse permet de réunir des résistants à l'origine de mouvements de plus grande importance. En Belgique, par exemple le phénomène prend une telle ampleur, qu'environ 675 feuilles furent répertoriées. Concernant ces premières feuilles, elles proviennent le plus souvent d'une population francophone proche des cercles d'anciens combattants. Toujours concernant la résistance en Belgique, la presse clandestine se divise en deux grands types. Les premières, généralement rattachées au PCB (Parti Communiste de Belgique), poussent à l'action directe et préconisent une forte répression à l'encontre des collaborateurs. Les secondes, regroupant les journaux de gauche modérée et de droite, sont pour une résistance moins violente comme par exemple la récolte de renseignements.

 

 

 

    Comme nous l'avons dit précédemment, en France, dès l'été 1940 la résistance se met en place. Ici nous nous intéresserons plus précisément à la résistance par l'information. En effet, on observe un phénomène de presse clandestine afin d'informer malgré tout. Cependant pour contourner le contrôle de l'occupant allemand et du régime de Vichy, des hommes et des femmes risquent leur vie pour continuer à dire la vérité et transmettre leur opinion. Pour se faire, ils sont contraints de travailler dans des conditions difficiles notamment la nuit avec la plus grande prudence. En zone occupée par les Allemands, Berlin supervise la propagande en mettant en place deux départements : La « Propaganda Abteilung » de Gobbels et les services du Docteur Dietrich (leader de la presse du Reich). En zone Sud le régime de Vichy va mettre en place la censure au niveau régional, départemental mais aussi local. Il publie une liste interdisant la diffusion de certains ouvrages (qui engendre la suppression d'un millier de titres). De plus, le 28 septembre 1940, une convention d'auto-censure est signée par le président du syndicat des Éditeurs, René Philippon, qui implique de ne publier aucun article ou livre pouvant nuire aux allemands. Cependant les résistants vont eux aussi utiliser l’arme de l'ennemi à savoir la propagande. C'est alors qu'éclate une véritable « guerre de l'information ». Le 1er décembre 1940 paraît le premier numéro de Libération Nord. Toutefois les difficultés à imprimer sont de plus en plus nombreuses. Tout d'abord la pénurie de matière première. Il devient extrêmement difficile de se fournir en papier. Notamment, par des normes gouvernementales interdisant l'achat de Ronéo mais aussi d'encre et de papier sans justificatif professionnel signé par les autorités. Malgré cela en juillet 1941 Libération voit tout de même le jour et atteint 15 000 exemplaires imprimés. En décembre de la même année trois autres grands journaux de la Résistance font leur apparition : Socialisme et Liberté, Franc-Tireur ainsi que Combat.

 

 

 

 

Quelques uns des principaux journaux de la résistance française

 

 

 

 

 

 

 

Source : Google Images

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Imprimerie moderne d'Auch

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Photos prises lors de la visite au musée de la résistance à Auch (32) pendant l'échange franco-allemand.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     De plus, tout près d'ici, à Auch, fut imprimé pour la première fois "le Chant des partisans" dans le premier numéro des Cahiers de libération, à l'imprimerie moderne. Le Chant des partisans, aussi appelé Chant de la Libération, est l'hymne de la Résistance française durant l'occupation de l'Allemagne nazie de la Seconde Guerre mondiale. Avant d'être un chant français, c'était une chanson russe composée par Anna Marly en 1942 à Londres, où elle était réfugiée. Anna Marly est une chanteuse et guitariste française d'origine russe. C'est en 1941 qu'elle rejoint Londres en passant par l'Espagne et le Portugal, où elle s'engage comme cantinière au quartier général des Forces françaises libres de Carlton Garden. C'est le 30 mai 1943 que Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, ayant quitté la France pour rejoindre l'Angleterre et les Forces françaises libres, ont écrit les paroles en français. En 1916, Kessel décida de cesser ses activités au Théâtre et s'engagea comme volontaire au combat. Il rejoint Pierre Lazareff à Paris soir. Par la suite, accompagné de son neveu Maurice Duron, il rejoignit la Résistance au sein du Réseau Carte. En septembre 1939, les obligations militaires de Maurice Druon le poussent à quitter son foyer pour rejoindre la guerre, il publie alors dans Paris-Soir de Pierre Lazareff, un article intitulé « J'ai vingt ans et je pars ». Démobilisé, il reste en zone libre. Avec son oncle Joseph Kessel, il quitte la France à Noël 1942, pour rejoindre les rangs des Forces françaises libres du général de Gaulle. Le Chant des Partisans devient l'indicatif de l'émission de la radio britannique BBC Honneur et Patrie, une sorte de cri de ralliement mais aussi un signe de reconnaissance dans le maquis. Les partisans du mouvement Libération Sud créent le journal Libération et publient les Cahiers de Libération. Un des membres de ce groupe de résistants avait de la famille dans le Sud-Ouest et connaissait l'importance de l'Imprimerie moderne dans la Résistance. C'est pour cela que l'imprimerie d'Auch fut choisie pour publier pour la première fois les paroles du Chant des Partisans le 25 septembre 1943 pour la publication du premier numéro des Cahiers de Libération. Par la suite, d'autres numéros des Cahiers de Libération furent publiés à Auch. Ils ont été depuis acquis par la Médiathèque d'Auch comme nous l'ont expliqué Mme Panighetti, conservatrice et Mme Burgunder qui nous ont accueilli en novembre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Libération est un mouvement de Résistance français de 1940-1944 créé dans la zone libre (zone sud). C'est l'un des huit mouvements de résistance qui constituent le Conseil National de la Résistance (CNR). Vers octobre-novembre 1940 à Clermont-Ferrand, Emmanuel D'Astier de la Vigerie (accompagné de quelques personnes) fonde La Dernière Colonne appelé ensuite Libération de zone sud ou encore Libération Sud, un des trois grands mouvements de la Résistance non communiste. Emmanuel D'Astier de la Vigerie devient, en novembre 1943 et jusqu'en septembre 1944, Commissaire à l'Intérieur de la France libre. Il est l'auteur de la chanson la Complainte du partisan écrite à Londres en 1943. Après-guerre, il sera l'un des « compagnons de route » du PCF (parti communiste français) puis un gaulliste de gauche. Il est également Compagnon de la Libération. Jean Cavaillès, le philosophe, Georges Zérapha, fondateur de la LICRA, qui s'était fortement engagé dans les années 1930 contre les antisémites et Lucie Samuel, vont lancer le début de l'engagement militant. Une des particularités de Libération est le rassemblement dans un même mouvement de résistance de militants issus de la CGT, de la CFTC , d'intellectuels, de militants de gauche et de membres d'un des deux grands partis du Front populaire. L'activité première du mouvement Libération, est l'édition et la diffusion d'un journal, Libération, auquel le mouvement donnait son nom. En juillet 1941, Raymond Aubrac et Emmanuel D'Astier de la Vigerie lancent Libération. Le premier numéro est tiré à 10 000 exemplaires, par la suite le journal atteint les 200 000 exemplaires tirés, il va devenir le second journal clandestin le plus diffusé de zone sud après Combat. De 1942 à avril 1944, date de son arrestation le rédacteur en chef en fut le journaliste-écrivain Louis Martin-Chauffier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    À la libération de la France, en août 1944, le journal reparaît au grand jour, dirigé par D'Astier. Dès le 21 août il devient quotidien. Il paraît jusqu'en 1964. Son nom, sera ultérieurement repris par Jean-Paul Sartre et Serge July pour la création de leur journal. Il parvient à maintenir la solidarité entre les résistants. Il ne faut tout de même pas négliger l'importance de la poésie avec Paul Eluard par exemple qui est parvenu à publier clandestinement vingt de ses ouvrages.

Texte figurant sur la plaque commémorative :

 

 

"C'est ici, à Auch, au 13 rue Lamartine qu'a été imprimé pour la première fois en France, le 25 septembre 1943, le « Chant des Partisans » écrit par Joseph KESSEL et Maurice DRUON dans le numéro 1 des « Cahiers de Libération ».
La ville d'Auch rend hommage aux Résistantes et Résistants qui travaillaient dans cette imprimerie et ont tous été déportés :
Marie-Louïse LAFFARGUE et Jeanne DAGUZAN, employées, déportées à Ravensbrück
Louis RADIX et Charles BOREL, typographes, déportés à Flossenburg
Louis GROULLIER, imprimeur, déporté à Buchenwald.
Et à tous ceux qui ont lutté dans le monde contre la barbarie nazie."

 

 

 

 

Premier numéro des Cahiers de Libération publié en Septembre 1943

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Jessica et Laura, visite novembre au musée de la resistance à Auch

Cave où était plié le journal Libération

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Laura et Jessica, musée de la résistance à auch

Le chant des partisans

 

 

Source : Youtube

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